Voyage dans le temps de l'univers de la voyance et du paranormal
Publié le 6 Novembre 2012
Préambule:
Pour cette nouvelle publication, je vous propose un voyage dans le temps avec une immersion totale dans le passé de l’univers du paranormal. Il ne s’agira pas cette fois de faire des prédictions, ou des révélations au sens médiumnique du terme sur tel évènement ou tel personnage célèbre, mais plutôt d’appréhender les arts divinatoires tels que la cartomancie, la chiromancie, la voyance, l’astrologie et la numérologie en leur donnant une dimension historique. Si les phénomènes PSI sont mieux connus et acceptés dans notre société qu’elles ne l’étaient au moyen âge par exemple. Il reste encore du chemin à faire, pour que la voyance soit admise par nos contemporains au rang de véritable discipline crédible de l‘humain, et qu’elle écrive ses lettres de noblesse au panthéon de la connaissance. Un vieil adage dit : « que pour comprendre qui on est, il est important de savoir d’où l’on vient ». Comprendre les origines des arts divinatoires et les différents courants de pensées, et mœurs qui l’on forgé au gré des soubresauts de l’histoires, nous permettra très certainement d’ avoir une idée plus précise de ce qu’est réellement la voyance, et ce qu’elle représente aujourd’hui en ce début du IIIe millénaire. Nous n’aborderons pas ici chaque épisode de l’histoire dans lequel les sciences occultes ont joué un rôle car ce serait bien trop long. Nous ferons en revanche un parcours éclair des évènements les plus marquants, ceux qui furent en tout cas à mon sens déterminant pour comprendre la voyance d’aujourd’hui.
Depuis quand existe la voyance?
De nombreux écrits attestent de l’existence de la voyance depuis des millénaires dans de nombreuses civilisations.
En remontant dans des temps très anciens, on retrouve par exemple des traces de divination et voyance chez des peuples d’Amérique centrale au Nord du Yucatan entre 1500 et 200 avant Jésus-Christ. Le peuple Maya est forcément en tête de liste puisqu’il fait l’objet de toutes les interrogations et tous les mystères sur les prédictions qu’il aurait faites sur la fin de notre monde. Selon leur calendrier solaire nous serons à l’aube de le connaître 21 décembre 2012. Fin du monde ou fin d’un monde? Tout est une question d’interprétation, nous y reviendrons très certainement dans un prochain article. Je rassure les plus angoissés d’entre nous, il sera publié avant la date fatidique. Enfin il y a déjà eu tellement de choses écrites et dîtes sur ce sujet, que j’apporterai sans doute pas de grandes révélations. Quoiqu’il en soit les Mayas, utilisaient aussi des tarots rituels issus de la tradition de leur peuple et liés à ce même calendrier: le Tzolki.
Dans l’Égypte antique aussi on recourait fréquemment aux oracles du Pharaon au roi en passant par les notables. Les souverains s’y référaient très souvent pour assoir et légitimer leurs décisions politiques. Quant aux notables, ils les consultaient également dans un but pas si éloigné des raisons qui nous conduisent aujourd’hui à pousser la porte d’un cabinet d’un voyant. A l’époque aussi c’était pour des questions sentimentales, pour savoir s’ils devaient épouser telle femme, ou pour connaître le sexe de leur enfant à naître. La consultation régulière leur permettaient également de connaître les chances de réussite d’une initiative ( commerce, guérison d‘un malade, savoir si la récolte serait bonne…), ou d’évaluer les éventuels ennemis ou obstacles qui pourraient se dresser sur leurs chemins. Les questions pouvaient être posés oralement ou écrite sur un morceau de papyrus. Les prêtres suggéraient aussi très souvent de faire attention aux songes capable de fournir des réponses aux interrogations des sujets. Les méthodes de divination était variées et différaient d’un temple à un autre, toujours sous la protection du Dieu Thot à Hermopolis, en passant par Petosiris. L’accès à la voyance était dans tous les cas rattachées aux divinités.
L’astrologie quant à elle n’était pas d’emblée installée au rang de « science divinatoire« , et semblaient étrangères aux anciens Egyptiens. Dans un premier temps, les astrologues officiaient à la cours de la dynastie des Ptolémée rois d’Egypte qui régnèrent de -305 à - 30. Leurs « arts » n’étaient pas considérés comme authentiquement égyptiens car importé. Ce n’est vraiment qu’entre (-80 et -60) que livre de Nechepso-Pétosiris intitulé « astrologoumena » qui traite d’astrologie et de numérologie installa l’astrologie comme une « science égyptienne ». Quelques années auparavant la légende veut qu’Alexandre le Grand lui-même qui venait de chasser les Perses d’Egypte eu recours à l’ oracle Bouto. Puis au cours d‘un périple pour se rendre au temple d‘Amon, l‘eau venant à manquer il prononcera le serment à Vénus, et un orage éclata, il pu étancher sa soif et se sauva la vie. Arrivée au temple, il consultera de nouveau les oracles pour savoir si les assassins de son père ont été punis. Les oracles lui répondirent par l’affirmative. D’ailleurs à cette époque les réponses aux questions posées aux oracles se soldaient très souvent par oui, ou des non. Harkhébis inventeur et savant du IIe siècle avant J-C fut quant à lui un spécialiste de l’étude des mouvements célestes et du temps. Il observa les mouvements de la planète Vénus et dressa des horoscopes pour ses consultants de la cour et leur prédis leurs mariages, leurs séparations, leurs démêlées conjugales. Il fut très populaire et renommée pour cela. On lui attribua même le don de prévoir les tremblements de terre.
Un peu plus tard en Asie entre le Ier et Ive siècle on voit apparaître sous l’influence de la philosophie taôiste fondée sur le concept du Yin et du yang, une méthode de divination: le Yi King. Cet art divinatoire repose sur 64 figures appelés hexagrammes. Ce sont des sortes des empilements de traits tantôt confectionné en brindille végétale, tantôt à base des fendillements de carapaces de tortues séchées qui donnent de multiples combinaisons. L’interprétation était regroupée dans un recueil métaphysique rédigé dans l’antiquité par un ancien souverain.
Nous pourrions faire le tour de chaque civilisation (Indienne d‘Amérique, Japonaise, Celtes, Indous, Arabe, Perse, Babylonien et l’on trouverait à chaque fois dans les temps les plus reculés des traces du phénomène de voyance. La pratique était à chaque fois intimement liée à la religion, aux croyances en des divinités. Intéressons nous quelques instants aux racines de la voyance en occident.
La voyance dans la Grèce et la Rome antique.
Dans la haute antiquité, comme dans l'Égypte des Pharaons, les sciences divinatoires étaient un domaine réservé aux prêtres. La "haute science" comme elle était appelé autrefois demeurait secrète et anonyme. Le nom des grands initiés n'était pas connu du public. A Rome, ce ne fut que vers la fin du règne de Tarquin le Superbe (vers 500 av. J.-C.) que des noms de devins initiés dans la magie, l'astrologie ou la nécromancie, commencent à circuler. Les voyants de la Rome antique sont généralement d'origine étrusque (Haruspices) ou chaldéenne (Astrologues), puis, avec l'avènement de l'empire, l'influence égyptienne prévaudra.
Ceci n’a pas empêché à l’art de la divination d’être très répandue. Tous les citoyens libres, les seigneurs consultaient fréquemment les devins, les prêtres, la pythie et astrologues pour connaître leur destinée. Les supports de la voyance étaient multiples mais on peut scinder les pratiques en 2 catégories.
La première était de la voyance pure, intuitive, elle était souvent révélée par la grâce des dieux. Au moment des prières des révélations pouvaient être délivrées par le biais des augures. C’était des prêtres qui étaient chargés d‘interpréter les phénomènes naturels et d‘en faire des présages.
La seconde la mantique, était plus technique, et faisait appel à des rituels comme la lecture dans des entrailles d’animaux. On utilisait notamment le foie d‘agneau, une pratique courante dans la Rome antique pour prédire, mais aussi juger des crimes. Les interprétations étaient retranscrites dans une forme de tablette d’argile que l’on remettait ensuite au principal intéressé. Plus tard au moyen âge on utilisa d’autres oracles moins morbides et plus poétiques. Autre pratique très répandue, n interprétait également le vol des oiseaux. Selon le passage de telle race, ou leur manière de voler on pouvait en déduire bien des choses, le temps qu‘il fera demain (eh oui météo France n‘existait pas encore), ou un évènement comme une invasion, une guerre, une bonne récolte. Les cartes et la cartomancie faisaient aussi déjà leur apparition, de même que l’interprétation des astres une pratique déjà très ancienne dont les origines dateraient du paléolithique (entre 17 et 32 000 ans avant notre air) mais ce sont surtout les Chaldéens en avance de plusieurs siècles sur leur temps en astronomie qui étudièrent les cycles des mouvements planétaires et leurs configuration. Cet héritage consigné par écrit servira de base ensuite aux Grecs et aux Romains pour de nombreuses avancées en sciences. Ce sont principalement eux à travers leur domination du monde à cette époque qui répandront ainsi ses divins oracles à travers tout le monde antique. Les plus célèbres furent celui de Delphes, entre autres, où officiait la fameuse Pythie tenant ses prophéties d'Apollon lui-même. On venait des 4 coins de l’empire pour le consulter. Les prêtres recevaient également des questions par des missives (l’équivalent nos e-mails d’aujourd’hui!) et y répondaient alors par écrit.
Sous l'Empire romain, les consultations furent à leur apogée dans les rangs de la noblesse à cause des luttes de pouvoir intestines et des psychoses dans les préventions de coup d’état, de complot politique, de trahison ou d’assassinat. Vertène,Verronius Vertenius, ou Vertène selon les retranscription était d'origine étrusque. Il fut l'un des premiers devins romains à laisser son nom dans l'histoire de la voyance. Mage attitré de Tarquin, il examinait les entrailles des animaux, étudiait les astres, leur progression dans le ciel, interprétait les phénomènes célestes comme l'apparition d'une comète ou météorologiques comme les pluies, les tornades et en retirait un enseignement prédictionnel. Tarquin adopta les pratiques divinatoires étrusques de Verronius et les imposa à Rome.
D’autres devins savants ont également laissé leurs empreintes. Mystratès (450-380 av J.C) fut de cela. C était un grand voyageur, il se mit au service d'Alcibiade, puis, après sa disgrâce, et celle de Denys de Syracuse. Mystratès prédit à Camille (Marcus Furius Camillus) que Rome alors petite ville du Latium, deviendrait la cité la plus puissante de l'univers, et la maîtresse du monde. Il en existait bien d’autres des devins à cette époque qui ont marqué de leur sceau l‘histoire. Comme Pammène (37-68) qui prédit à l‘inverse, cinq ans avant l'événement, le grand incendie de Rome en 64. Enfin comment ne pas évoquer Claude Ptolémée (100-170) un astronome Gréco-Romain considéré aussi comme le père fondateur de la géographie et de l‘astrologie chrétienne occidentale. Il fut l’un des premiers à attribuer des qualités aux signes du zodiaque, comme la force pour les natifs du Taureau ou le courage pour les natifs du Lion. Dans le domaine de l'Astronomie, il fit autorité durant près de quinze siècles, jusqu’à ce qu’on remette en cause la théorie géocentrique qui plaçait notre terre au centre de l'univers
La voyance au moyen âge et sous l’ère chrétienne.
Au début du moyen âge la voyance prend s’en essor avec en toile de fond la religion chrétienne qui interdit sa pratique en s’appuyant sur les textes de l’ancien testament, et les lois hébraïques. Cette proscription permis en fin de compte au pouvoir clérical de s’ emparer de la légitimé de lire les symboles envoyés par Dieu. Le clergé fera des exceptions, et aura une forme de tolérance sur les prévisions faites par les médecins, les marins, et les agriculteurs. Mais cette consultation des oracles ne devaient pas se faire en dehors des autorités cléricales. Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) disait déjà de la divination qu'elle était : "une usurpation indue des droits de Dieu". Pourtant c’est à cette époque que les méthodes de divination se précisèrent. On voit émerger de nombreuses techniques permettant la clairvoyance avec des supports qui nous sembleraient aujourd’hui aussi folkloriques que désuètes, mais qu’il faut resituer dans un contexte culturel et religieux qui s’entremêlaient avec la magie. Nous avions la voyance par le miroir, ou par le récipient d’eau claire. Ou encore la divination par le feu ou à la faveur de la flamme d’une chandelle. La géomancie à savoir la méthode de divination qui utilise les éléments naturels comme les pierres et cailloux est également très prisée. Et bien sûr le fameux marc de café et la boule de cristal. L’ensemble de ces pratiques se popularisent, avec notamment l’entrée d’une centaine de bohémiennes dans Paris dès le 17 août 1427 à Paris qui firent connaître la chiromancie (lignes de la main) et la physionomie (traits du visage) . Alors que certaines de ces pratiques étaient déjà très répandue dans d’autres provinces tout comme l’oniromancie (les rêves), la cartomancie.
En marge de ces pratiques l’astrologie pourtant très ancienne se répand elle aussi en Europe grâce à l’invention de l’imprimerie qui permet la diffusion de nombreux ouvrages. Cette discipline est même déjà très soutenue par les médecins de l’époque qui n’établissaient pas un diagnostic sans consulter leurs éphémérides. Ils préconisaient également des traitements thérapeutiques en se fondant sur le thème astrologique du sujet, et le mouvements célestes pour optimiser l’effet du remède. L’astrologie devient vraiment grâce aux ouvrages et ses savants de l’époque la discipline prédictive préférée des initiées.
L’astrologie est la discipline vedette de la Renaissance
Au début du XVIe siècle, la figure emblématique de cette époque fut Michel de Nostradame dit Nostradamus (1503-1566) un médecin apothicaire né à Saint Rémy de Provence . Soutenu par ses confrères médecins, il remet au goût du jour l’idée très ancienne qu’il existerait des liens étroits entre l’homme et l’univers. L’astrologie devient la discipline incontournable de cette époque. Difficile à croire aujourd’hui, mais à l’époque le métier de médecin et astrologues étaient bel et bien étroitement liés. De même que l’astrologie et l’astronomie était une seule et même discipline.
Nostradamus comme bon nombre d’astrologues de cette époque était reconnu dans la société, et possédait un statut officiel et prestigieux. D‘ailleurs ils étaient fréquemment consulté, les rois et reines de l’époque faisaient même fréquemment appel à eux pour savoir à quel moment prendre une décision importante qui engage le royaume comme une guerre. (Cela ne vous rappel pas quelque chose? Allez je vous aide un peu il fut ne France élu premier président socialiste en 1981 et fit appel plus tard à une ancienne mannequin reconverti en astrologue…) A noter que le fait que les souverains fassent appellent aux astrologues, voyants ou mages ne datent pas de la renaissance mais remontent à des temps plus anciens, notamment au moyen âge. Pour les amateurs de cinéma on le voit d’ailleurs dans le film épique et historique Jeanne D’arc de Luc Besson tourné en 1999 avec dans les rôles principaux une belle brochette de star, Milla Jovovich, Vincent Cassel, Dustin Hoffman, Faye Dunnaway et John Malkovich où l’on fait appel à des astrologues pour connaître le meilleur moment pour donner l’assaut. Je cite volontairement ce film, car il est révélateur de la manière dont était appréhendé les phénomènes paranormaux à cette époque. Pour revenir à la renaissance c’est Catherine de Médicis la souveraine venant d‘Italie, initiés aux sciences occultent qui arrivent à la cours de François 1er avec tous ses spécialistes et experts. Elle ne tardera pas à faire appel à Nostradamus qui lui fit plusieurs prédictions qui se réalisèrent. Sa renommée fut t-elle qu’elle grandit auprès des courtisans de la cours, grâce notamment à l’édition de ses célèbres Almanach. C’est un peu l’ancêtre des horoscopes, et le début des thèmes astraux reposant sur la position des planètes, des constellations qui forment les 12 signes du zodiaque. Si l’établissement d’un horoscope se fondait sur des calculs très précis de la positions des corps célestes. Certaines de ses prévisions relèvent plus de la voyance que de l’astrologie. Il devait très certainement se servir des cartes du ciel un peu comme des oracles, pour ensuite laissé libre court à son intuition et ses dons de médium pour d’établir de nombreuses voyances. Une de ses prédictions les plus célèbre et les plus spectaculaires restera la mort du roi Henri II dans d’atroce souffrance après une joute à la mode d‘Ivanhoé. Cet évènement tragique est survenu seulement 4 ans après sa voyance. Avec le recul de nombreux spécialistes ont estimé que ses prédictions relevaient de prophéties, puisqu’elles concernaient le destin de nations toutes entières. Il aurait en effet prévu des évènements historiques jusqu’en 2060, dont certains ce sont déjà réalisées comme l’avènement d’Hitler au pouvoir, les attentats du 11 septembre. Même si il arrive fréquemment que les prophéties qu’il a faite éditée sous forme de quatrains très énigmatiques dès 1555 soient remises en cause autant par ses contemporains que par les historiens de notre époque. (Voir une récente émission diffusée sur France 3 consacrée à Nostradamus le 31 octobre dernier nous y reviendrons un peu plus tard) . Il reste pour beaucoup d’entre nous, que l’on soit médium, ésotériste ou astrologue un incontournable de son époque. D’autres pratiques datant des années précédents la naissance du mage des salons, et dont nous avons déjà parlé dans le paragraphe précédent cohabitent avec l’astrologie. Toutefois comme l'époque était marquée par l'Inquisition, les procès en sorcellerie, de nombreux devins et astrologues furent dès lors soupçonnés de satanisme et de commerces hérétiques. S’il y avait très certainement des dérives. Les arts divinatoires, menaçaient de toute évidence très clairement la vérité religieuse, et c'est en 1586 que le pape Sixte-Quint en interdit la pratique.
Pendant la période classique les sciences occultes connurent des heures très sombres.
La période précédente fut terrible avec les guerres de religion, dont les causes étaient un cocktail explosif avec la politique avec les problèmes sociaux très complexes. Il en résulte des règlements de compte entre les nobles, les civils, les militaires et les religieux. La principale cible fût les protestants qui furent massivement massacrés, notamment lors de la Saint Barthélémy le 24 août 1572 à Paris et en Province pendant plusieurs jours. La suspicion est forte sur la couronne d’avoir commandité ces crimes, le nom de Catherine de Médicis revient très souvent car elle était très liée à la pratique d’art divinatoires.
Sous Louis XIV (1675-1680) la suspicion se confirme sur les voyants et les cartomanciens. Ces derniers sont assimilés aux magiciens, aux sorcières, aux avorteuses et aux empoisonneuses qui gravitent auprès de la cour du roi. Une affaire d’empoisonnement amène les autorités à enquêter sur les personnes impliquées dans cette sphère. Près d’une centaine de personnes seront inculpés, et plus d’une trentaine exécutées au motif de pratique de magie noire et de sorcellerie.
Pour enfoncer le clou les récentes avancées scientifiques notamment celle de Copernic ont remis en cause la thèse de Ptolémée le précurseur de l’astrologie du début de l’ère chrétienne qui prétendait que la Terre était le centre de l’univers. Cette théorie n’avait jamais été remise en cause, et pourtant la terre est bel et bien en mouvement de rotation sur elle-même et autour du Soleil. Elle n’est pas le centre de l’univers, mais une planète parmi tant d’autres. Après cette découverte l’astronomie pris ses distances avec l’astrologie. Après 1660, et surtout depuis 1666 date de la création de l’académie des sciences, l’astrologie ne sera plus enseignée. Elle continuera a être pratiqué, mais de manière beaucoup plus anarchique et de manière marginale. Elle aura perdu le prestige et le qualificatif de science.
L’époque des lumières fini de parachever le discrédit jeté sur la voyance
L'astrologie est considérée par les philosophes des lumières comme de vagues superstitions et des croyances, renvoyant à des périodes les plus sombres du passé, pendant lesquelles, la religion et l’obscurantisme ambiants étaient intimement liés aux phénomènes paranormaux. Ces penseurs qui ont eu une influence considérable étaient très écoutés. Avec le recul on peut dire que ce fût un mal pour un bien, puisqu’ils furent finalement les instigateurs des valeurs sur lequel repose encore aujourd’hui notre société actuelle: Laïcité, liberté de conscience et de culte sans lesquelles la démocratie n’aurait pu émerger. La fin du XVIIIe siècle c’est aussi l’époque du rationalisme triomphant et de la révolution française qui entérinent définitivement le divorce entre l’astronomie et l’astrologie. Pour se défaire de l’emprise séculaire du clergé et ses dogmes qui ont privés les hommes de leur liberté. Le Dieu unique de la religion catholique fut remplacée pendant la période de la terreur par le culte de l’être suprême. L’objectif était de consolider la révolution et empêcher le retour de la royauté. L’astrologie qui comme nous l’avons vu était pendant les siècles précédent une discipline très souvent lié au pouvoir ecclésiastique et royal, se trouve contrainte encore un peu plus de rejoindre les bas fond des milieux ésotériques clandestins. Ce constat n’a pas empêché les avancées, la voyance se transforme. Elle est immergée dans le courant ésotérique de l’illuminisme qui prend sa source dans la découverte du somnambulisme magnétique : un état de conscience modifié mise en évidence en 1784 par le marquis de Puységur formé par le médecin autrichien.
Au milieu du XIXe siècle la voyance reprend sa place dans la société.
A cette époque, la voyance reprend progressivement sa place dans la société. Elle devient même un métier comme les autres, qui a même pignon sur rue. Elle remplira la même fonction que dans le passé à savoir donner une direction, ouvrir les portes de l’avenir et éclairer ses consultants. Les pratiques sont très divers, avec une remise au goût du jour des supports utilisées dans les périodes précédentes. Il existe un véritable mélange des genres où les frontières deviennent nébuleuses. Avec tout de même des pratiques très en vogue et typique de l’époque comme le somnambulisme, la médiumnité, les magnétiseurs, les illusionnistes. Ce sont principalement les femmes qui pratiquent dans des salons et des cabarets à la mode où se côtoient gens du spectacles, illusionnistes. D’ailleurs de nombreux voyants se donnent en spectacle dans des cirques ou des foires associées à des prouesse physiques et spectaculaires. Dormir sur une planche à cloue à la mode fakir, se faire traverser par des aiguilles, ou traverser des portes de feu.
Le tarot et chiromancie sont à cette époque les deux principaux supports des voyantes. C’est aussi la période où l’on approfondit des pratiques qui ce sont répandues au moyen âge. Comme la Chiromancie, ou la physionomie. Des traités sont même rédigés en marge de la naissance d’autres disciplines de sciences humaines, anthropologie, l’ethnologie. Certains intellectuels commencent à s’y intéresser et tentent de rationnaliser les disciplines ou de leur donner un aspect plus scientifique et plus recevable intellectuellement. Par exemple en 1843 un médecin anglais James Braid rebaptise le somnambulisme magnétique par l’hypnose.
Un débat contradictoire est engagé sur ce phénomène par d’autres spécialistes qui qualifient cet état d’effet placebo dans le meilleur des cas, et en maladie dans le pire. La discussion sera finalement tranché au XX siècle et légitimera l’intérêt de l’hypnose notamment sur le plan thérapeutique.
Parallèlement à ce qui se passe en Grande Bretagne, un autre mouvement provenant des Etats-Unis fait son entrée en France en 1857: le spiritisme un corolaire du somnambulisme magnétique. Le principe est l’entrée en contact avec des entités, et esprits qui s’expriment sous forme de code. Coup dans le mûr. C’est alors qu’on introduit le ouija code alphabétique qui permet les coups frappés en mots et le guéridon.
Quelques années plus tard en 1860 avec l’avènement de l‘appareil photo, la photographie spectrale est inventée aux Etats-Unis et gagne l’Europe. L’appareil photo est utilisé pour capturer l’invisible. On essaye à cet époque par différents procédés d’apporter la preuve d’existence de l’esprit. Aux questions philosophiques, religieuses, morales et scientifiques, le spiritisme propose des réponses précises d’une grande simplicité et d’une logique apparente. Il suffit d’accepter le postulat de la réincarnation et sa conséquence : l’existence d’esprits. Le spiritisme se présente comme une révélation divine.
XXe siècle le retour de la voyance et de l’astrologie par la petite porte
Si au fil des siècles cette persécution religieuse s’est atténuée, les lois de la république prendront le relais, et la voyance continuera a être pratiqué mais dans la clandestinité, et plutôt dans des milieux aisés. En effet la pratique de la voyance sera encore illégale qu’au milieu des années 90.
Au début de ce vingtième siècle pourtant, le spiritisme laisse place à une nouvelle science appelée métapsychique, c’est l’ancêtre de la parapsychologie. Elle se propose d’ explorer l’ensemble des phénomènes mécaniques ou psychologiques dus à des forces qui semblent intelligentes, ou à des puissances inconnues. Trois grands phénomènes sont ainsi étudiés : l’ectoplasmie, la cryptesthésie et la télékinésie. C’est ainsi que la croyance d’un sixième sens serait née. Charles Richet prix Nobel de physiologie publiera en 1922 son traité de métapsychique. Mais le début de ce XXe siècle rime aussi en France avec la séparation de l’église et l’état en 1905 et le renforcement des valeurs laïques. Même si la révolution française est loin et que les tentatives de restauration de la monarchie aussi, cette loi sonne comme un rempart contre la possibilité que le clergé reprenne son emprise comme jadis sur la société. On se méfie encore beaucoup du fait religieux auquel la voyance a depuis toujours été associé. Mais comme l’homme a de tout temps aussi eu besoin de croire, d’être guidé, rassuré et devant ce déficit de spiritualité, et de religiosité. On réintroduit la voyance principalement par le canal de l’astrologie, une forme peut être plus acceptable car jugée peut être moins irrationnel. Cette introduction s’est cependant fait de manière assez anarchique sans véritable pédagogie dans les journaux, les hebdomadaires à grand tirage, c’est le début des horoscopes. Petit à petit l’astrologie retrouve une place sociale non négligeable et s’insère dans les nouveaux médias: radio, télévision.
On réactualise les méthodes et les noms des divinités qui servent de symbolique à l’astrologie inventées par les Chaldéens et les Grecs comme nous avons pu le voir précédemment . Pour la majeure partie des français encore aujourd’hui l’astrologie consiste à publier des horoscopes généralistes qui ne trouvent pas toujours de sens à titre individuel, mais qui remporte paradoxalement un franc succès. Les horoscopes vont supplanter l’astrologie « scientifique » comme les travaux de Carl Gustav Jung du début du siècle qui découvre par l’exploration des symboles ancien la relation entre astrologie et psychologie. Il met en évidence la corrélation entre les mouvements célestes à un instant T qui permet de déduire le caractère d’un individu. D’autre mouvement et d’autres écoles sont nées entre temps avec l’intégration des planètes transaturniennes et même les astéroïdes. Pendant la guerre froide des années 50, les Etats-Unis et l’ex Union soviétique se livre une guerre psychologique sans merci. La voyance sera utilisée à des fins d’espionnage par la CIA et le KGB. On pourrait croire à un scenario d’un James Bond ou un film d’espionnage fantastique et pourtant les services secrêts américain ont bel et bien recruté les meilleurs médium pour essayé de connaître les intentions de leurs ennemis jurés. Le programme s’appelait Stargate. Eh oui comme la fameuse série. Aux Etats-Unis la frontière entre le réel et la fiction est souvent infime, et fini même parfois par se confondre. Pendant cette expérience, un médium s’est distinguée, et à même été décoré pour ses performances. Il s’agit de Joseph Mac Moneagle. Il exercerait toujours en dehors de la CIA pour la police. Plus prêt de nous en France lors du second mandat présidentiel, François Mitterrand, fait appel à la fameuse mannequin dont nous avons parlé dans un précédent paragraphe. Celle ci reconvertie en astrologue fera son entrée à l’Elysée. Elisabeth Teissier deviendra même la consultante officielle du président, et contribuera à populariser encore plus l‘astrologie. L’ancien président avait même dit-on pour habitude de la consulter avant de prendre des décisions importantes. Cela aurait été le cas par exemple pour le référendum de Maastricht en 1992 où le oui l’a emporté.
Qu’en est-il de la voyance au début de ce IIIe millénaire?
L’ostracisme qui frappait tout ce qui se rapporte de prêt ou de loin à l’ésotérisme. Depuis l’amendement de la loi de 1994 qui interdisait la pratique de la voyance, les voyants sont sortis de la clandestinité. Désormais on pousse la porte d’un cabinet de voyance comme on va chez son médecin, ou en reçoit chez soi comme on se ferait livré sa pizza. La voyance et l’astrologie se sont démocratisés grâce notamment au nouveau moyen de communication et d’information dont on dispose. De nombreuses émissions ont déjà été consacrée à la voyance. L’ambiance sur les plateaux tv des voyants qui sont invités à bien changé, elle est bien plus conviviale que dans le milieu des années 90 où les voyants invités étaient accueilli par une horde de journaliste ou scientifique toujours septique, parfois très critique mais en tout cas souvent de mauvaise foi aussi. Depuis 2008 des émissions hebdomadaire comme l’avenir nous le dira sur directe 8, voyance en directe sur idf1 ou sur Vivolta, les soirées de l’étrange et du paranormal sur les chaînes du cable ou Tf1 y on beaucoup contribué. Les cabinets de voyance et d’audiotel ont explosé . Alors qu’à l’époque les consultations étaient réservés à une élite pour des raisons pécuniaires mais aussi de clandestinité, aujourd’hui ils concernent tout le monde, il suffit de se rendre sur internet ou de prendre son téléphone pour avoir accès au consultation pour le coût d‘une communication surtaxée et selon la notoriété et le talent du voyant avoir des consultations en cabinet, ou en privée. Et même à domicile. Bien sûr il existera toujours des détracteurs et des éternelles septiques, mais n’est-ce pas la preuve d’une reconnaissance. La critique n’est pas toujours négative puisqu’elle permet aussi au discipline qu’elles soient voyance ou astrologie de s’organiser, de mieux se structurer aussi.
Conclusion:
La voyance a toujours existé, et existera toujours. Si elle fut un temps sacralisée car étroitement lié au pouvoir royal et aux divinités, elle suscita par d’autres temps de puissant mouvement de réprobation. Rejeté et même férocement persécuté, elle a survécu par de là les âges en s‘adaptant et en prenant des formes divers et aujourd‘hui moderne. Reste immuable et identique les préoccupations humaines d’hier et d’aujourd’hui . La fonction de la voyance considérée comme une voie de sagesse et une ouverture à la connaissance sur les portes de notre futur reste intacte.
La voyance et l'astrologie dans leur dimension historique
astropsyconsulting
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